La pandémie de Covid-19 a bouleversé notre quotidien à un niveau jamais atteint auparavant dans la période moderne. Bien que l’impératif de santé publique exige des mesures pour freiner la propagation du virus, certains s’interrogent sur le bien-fondé de certaines restrictions qui ont semblé aller au-delà du raisonnable. Passeport sanitaire, interdiction d’entrer à l’hôpital, interdiction de visiter nos anciens, interdictions de se réunir en famille, pendant la crise sanitaire, les précautions demandées par les gouvernements et abondamment relayées par la presse ont quelquefois pris de proportions démentielles. Aujourd’hui, le bien fondé et quelquefois même l’absurdité de toutes ces mesures sont encore questionnés par de nombreuses personnes.
Le passeport sanitaire : un laissez-passer pour la société ?
Le passeport sanitaire a été l’un des moyens les plus controversés mis en place pour limiter la propagation du Covid-19. Initialement conçu pour faciliter les déplacements internationaux, ce concept a été étendu à d’autres domaines, comme l’accès à des espaces publics ou des activités culturelles.
Bien que cette mesure puisse sembler efficace en théorie, elle a été critiquée pour avoir créé une sorte de discrimination sanitaire. En effet, ceux qui ne sont pas vaccinés ou qui n’ont pas pu passer un test Covid récent se sont retrouvés exclus de certaines parties de la société. De même en matière de droit au secret médical comme de pouvoirs de police, l’état a décidé de déléguer cela aux commerçants ou à divers acteurs privés, en violant les droits les plus élémentaires des citoyens.
Interdiction d’entrer à l’hôpital : la sécurité avant tout ?
Initiée dans le but de limiter la propagation du Covid-19, cette restriction a mis en place un accès très sélectif aux établissements de santé. D’une part, l’objectif était clairement de protéger les patients et le personnel médical de l’exposition au virus. De cette manière, les hôpitaux cherchaient à contrôler la situation épidémique en évitant une surcharge de cas qui pourrait compromettre le système de soins. Cependant, cette mesure a posé un dilemme éthique difficile à résoudre. Des patients atteints de maladies autres que le Covid-19 se sont retrouvés isolés, sans le soutien moral que pouvaient apporter les visites de proches.
Ainsi, bien que motivée par des raisons de sécurité, cette interdiction a soulèvé des questions complexes qu’il est nécessaire de réexaminer.
L’interdiction de visiter nos anciens : une mesure contre-productive ?
L’interdiction de visiter nos anciens dans les maisons de retraite et les établissements pour personnes âgées a été une autre facette de l’hygiénisme extrême adopté pendant la pandémie de Covid-19. Bien que l’intention initiale de cette mesure ait été de protéger une population vulnérable, les conséquences ont souvent été contre-productives. D’un point de vue strictement médical, cette interdiction pouvait sembler justifiée, mais l’impact moral sur les personnes isolées n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact ni d’une prise en considération.
Au sortir, le coût psychologique pour les personnes âgées a donc été élevé. La solitude et l’isolement exacerbés par ces restrictions ont pu avoir des effets néfastes sur leur bien-être général, contribuant même à une détérioration de la santé mentale et physique. Par conséquent, tout en cherchant à appliquer un hygiénisme rigoureux, cette décision a soulevé des interrogations sur son efficacité globale, sa dimension humaine et ses effets secondaires non intentionnels.
Les restrictions sur les rassemblements familiaux : un coup dur pour la cohésion sociale
Cette mesure a conduit à des restrictions draconiennes sur les rassemblements familiaux. Ainsi, les fêtes, les mariages, les anniversaires et même les simples réunions de famille sont devenus des événements risqués à éviter et même les politiques se sont invités dans les cuisines et les salons pour expliquer aux citoyens comment ils devaient gérer leurs fêtes de famille.
Ces précautions, bien qu’efficaces pour réduire la transmission du Covid-19, ont eu un coût sociétal non négligeable. En effet, les réunions familiales ne sont pas simplement des occasions de célébration ; elles sont aussi des moments essentiels pour renforcer les liens, partager des émotions et offrir un soutien psychologique.
L’impact de toutes ces restrictions est donc allé bien au-delà de la seule prévention de la maladie. Il a touché à la structure même de notre cohésion sociale et pourrait avoir des effets à long terme, notamment en ce qui concerne le bien-être mental des individus et la solidarité au sein des communautés.