La pandémie de Covid-19 a mis en lumière plusieurs facettes de notre société, et parmi elles, le concept de la solidarité. Alors que la crise sanitaire a engendré une multitude de mesures restrictives, elle a également révélé des contradictions profondes dans notre compréhension de la solidarité. Dans cette ambiance contradictoire, la solidarité s’est avérée à la fois requise et impossible. Dans cet article, nous allons explorer cette dualité complexe à travers trois aspects clés.
La nécessité de la solidarité
La propagation rapide du Covid-19 a rapidement montré que l’individu n’est jamais vraiment isolé, mais toujours relié à la communauté. En effet, notre santé dépend non seulement de nos propres comportements, mais aussi de ceux de nos voisins, amis, et même de parfaits inconnus. La pandémie a rappelé de manière frappante que notre bien-être est intrinsèquement lié à celui de la société. Ainsi, la solidarité n’est pas seulement une valeur morale, mais une nécessité absolue pour contenir la propagation du virus.
Dans ce contexte, la responsabilité individuelle devient une responsabilité collective. Le simple acte de se faire vacciner, par exemple, a été posé comme une façon de transcender l’intérêt personnel pour participer à l’effort commun de santé publique. Chaque geste compte et est amplifié par sa répétition au sein de la collectivité. Dans une période où l’isolement est souvent imposé comme mesure de sécurité, le sens de la communauté et de la solidarité devient le ciment qui nous permet de faire face, ensemble, à cette crise sans précédent. Dans certains pays, plus que sur le principe même de la vaccination, des polémiques ont surgi quant à de la nature du vaccin rendu obligatoire, de la technologie employée (ARN messager) et quant au manque de choix entre différents vaccins pourtant disponibles sur le marché.
La contradiction inhérente à la solidarité actuelle
Bien que la solidarité demeure une valeur cardinale de nos sociétés, la crise sanitaire liée au Covid-19 a bouleversé notre conception de cette vertu. En effet, les mesures de distanciation sociale et les périodes de confinement ont instauré un nouveau paradigme paradoxal : la solidarité par l’isolement. Cette situation a créé un dilemme moral complexe. Alors que le respect des mesures sanitaires est en lui-même un acte de solidarité destiné à protéger les plus vulnérables, ces mêmes mesures semblent éroder la nature intrinsèque de la solidarité, traditionnellement fondée sur la proximité, le partage et l’entraide.
Ainsi, la nécessité de préserver la santé publique coexiste difficilement avec le besoin fondamental d’interaction et de soutien mutuel. Paradoxalement des comportements de délation entre voisins ont même émergé à qui respecterait le mieux les règles fixés par les pouvoirs publics. On se trouve donc là devant une redéfinition biaisée de la solidarité, qui doit s’adapter pour survivre dans un environnement où les règles du jeu social ont été profondément modifiées. Il devient ainsi crucial de trouver des moyens novateurs d’exprimer la solidarité, tout en respectant les impératifs de sécurité sanitaire.
La technologie comme palliatif à la rupture de la solidarité
Pour surmonter ce paradoxe, la technologie s’est présentée comme une bouée de sauvetage. Les appels vidéo, les réseaux sociaux et les diverses plateformes en ligne ont aidé à maintenir un semblant de lien social. La technologie a ainsi permis de réintroduire un semblant de solidarité dans un contexte où les interactions physiques se sont trouvées limitées. Des campagnes de financement participatif aux groupes d’entraide locaux sur les réseaux sociaux, la solidarité s’est manifestée de manière innovante et adaptative. Cependant, cette solution numérique a aussi ses limites et ne remplace pas l’interaction humaine authentique.